La chronique du roman »Futu.Re » de Dmitry Glukhovsky

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Dans un avenir pas si lointain… l’humanité a su manipuler son génome pour stopper le processus de vieillissement et jouir ainsi d’une forme d’immortalité. L’Europe, devenue une gigapole hérissée de gratte-ciel où s’entasse l’ensemble de la population, fait figure d’utopie car la vie y est sacrée et la politique de contrôle démographique raisonnée. La loi du Choix prône que tout couple qui souhaite avoir un enfant doit déclarer la grossesse à l’Etat et désigner le parent qui devra accepter l’injection d’un accélérateur métabolique, lequel provoquera son décès à plus ou moins brève échéance. Une mort pour une vie, c’est le prix de l’Etat providence européen. Matricule 717 est un membre de la Phalange qui débusque les contrevenants. Il vit dans un cube miteux de deux mètres d’arête et se contente du boulot de bras droit d’un commandant de groupe d’intervention. Un jour, pourtant, le destin semble lui sourire quand un sénateur lui propose un travail en sous-main : éliminer un activiste du parti de la Vie, farouche opposant à la loi du Choix et au parti de l’Immortalité, qui menace de briser un statu quo séculaire.

Il est sorti le 24 septembre 2015 aux Editions L’Atalante.

Mon avis:

Dans mes lectures, j’aime parfois sortir de mes habitudes pour aller vers des livres, des univers, des genres littéraires qui me sont inhabituels. C’était le cas de ce roman de Dmitry Glukhovsky que je ne connaissais pas du tout avant que les éditions L’Atalante me le proposent. Futu.Re est un ouvrage d’anticipation sur une société futuriste qui connaît l’immortalité.

Le résumé m’avait beaucoup plu et il avait piqué ma curiosité. L’univers que l’auteur mettait en place avait de quoi me séduire : quelques aspects qui rappelaient la Rome antique, la question de l’immortalité et les problèmes que cela peut poser à long terme. Dès les premières pages, Dmitry Glukhovsky nous plonge directement et sans introduction dans son monde mais nous comprenons rapidement les principaux enjeux, comment cette nouvelle société fonctionne dans les grandes lignes… Il va dans les détails au fur et à mesure. Le lecteur apprend ainsi, dès le premier chapitre, quelle mission le personnage principal va devoir effectuer et pour qui. J’ai vraiment aimé la manière dont l’auteur amène son univers : une plongée directe dans un monde déjà bien développé puis étoffé.

L’idée de départ m’a conquise, même bien avant de commencer le roman. Il part d’une société dont tous les citoyens sont immortels. Cette question de l’immortalité est très bien exploitée par l’auteur. En effet, il a su construire à partir de ce postulat de départ, pourtant déjà vu et revun quelque chose qui sort un peu de l’ordinaire. Il aborde notamment (et principalement, je dirai) les questions éthiques à l’immortalité et, plus précisément, la question des grossesses qui amènent à une surpopulation dans un continent déjà à l’agonie. Il y a des règles juridiques, des groupes dissidents, … J’ai pu y relever quelques influences de l’auteur comme la société romaine de l’Antiquité, par exemple.

De plus, l’auteur nous plonge non seulement directement dans son univers mais également dans l’action. Il ne commence pas par une petite introduction qui expliquerait la manière dont la société en est arrivée à ce stade, sur la manière dont elle gérée. C’est vraiment une découverte au fur et à mesure mais le plus impressionnant, c’est qu’en une centaine de pages, il se passe déjà énormément de choses. C’est vraiment intense dès les premières pages. Le roman semblait ainsi bien parti car je ne me suis pas ennuyée. Il y a son lot de rebondissements et de révélations dès le commencement.

Cependant, j’avoue avoir eu énormément de mal à le terminer. Même si l’univers m’a plu, l’action était présente, je me suis lassée. Les énormes pavés sont très peu faits pour moi dans la mesure où j’ai vite tendance à me lasser. De plus, il est tout de même très dense. Je n’ai rien à reprocher au style de l’auteur, bien au contraire. Il reste agréable à lire mais c’est une petite brique tout de même, avec des passages un peu à vide. A un moment donné, j’ai eu envie de passer à autre chose et je n’ai jamais réussi à revenir vers lui.

Mais je pense qu’il peut vraiment plaire aux amateurs du genre, qui ont peut-être plus l’habitude de lire des grands cycles de ce genre. Pour une première approche de la science-fiction, j’ai placé la barre un peu trop haut. Mais, malgré le fait que je n’ai pas réussi à le terminer, j’ai totu de même envie d’en parler de manière positive car j’ai trouvé l’univers intéressant et original et bien développé. Le personnage principal avait un côté fascinant et il se passait toujours quelque chose.

Ecrit par Avalon